Pourquoi le verbe « appeler » s’écrit parfois avec deux « L » et parfois avec un seul « L » ?

C’est tout simple: l’orthographe du verbe appeler dépend de la personne à laquelle il se conjugue. Mais vous avez raison d’aborder le sujet, car c’est une faute récurrente, notamment sur les tchats et les e-mails professionnels. Une chose est sûre: le verbe appeler prend toujours deux «P». En général, lorsque vous utilisez le verbe au passé, il n’y a qu’un seul «L » (par exemple: j’appelais, il appela, il avait appelé, vous appeliez).

Si vous utilisez le verbe au futur et au conditionnel, il y a toujours deux «L» (par exemple: nous appellerons, vous appelleriez). C’est au présent et au subjonctif présent qu’il y a une différence. Dans ces deux temps, le verbe appeler prend deux «L» sauf à la première et la deuxième personne du pluriel. Par exemple: j’appelle, tu appelles, mais en revanche: nous appelons et vous appelez.

D’où vient l’expression « Tourner autour du pot » ?

Ah, cette belle marmite suspendue dans la cheminée! Et si je m’en approchais, avec le secret espoir de chiper un bon morceau? Oui, je sais, je n’ai pas le droit, mais qui s’en apercevra si je tourne autour suffisamment longtemps pour diminuer l’attention de la cuisinière? Et voilà comment, à partir d’une marmite ou d’un pot, naît au XVe siècle une métaphore qui, d’abord, s’applique à quelqu’un qui cherche par un moyen détourné à obtenir un avantage généralement indu.

La manière indirecte de procéder a, par extension et au XIXe siècle seulement, donné le deuxième sens, qui s’applique cette fois à quelqu’un qui utilise des moyens détournés pour s’exprimer, qui n’ose pas aborder franchement un sujet.

Dès le XIIIe siècle, la grosse marmite servant à faire cuire les aliments s’appelait un pot. Et c’est d’ailleurs de ce pot-là que viennent le pot-au-feu et le potage.

D’où vient le « vol-au-vent » ?

Son histoire est liée à la plus belle réussite de la cuisine française: la pâte feuilletée! Au départ, le mot «vol-au-vent» désigne le vidé feuilleté qui contient le plat, qui doit être léger, si léger qu’il s’envole au moindre coup de vent.

C’est Marie-Antoine Carême, le pâtissier et cuisinier français, qui va en faire un classique. La spécialité de Carême était les croustades et les tartes salées; en affinant sa recette de pâte feuilletée salée pour créer une croûte qui soit la plus légère et la plus croustillante possible, il va remettre au goût du jour la recette du «gâteau vole-au-vent», cette grande croûte de pâte feuilletée qu’il remplit avec une farce salée au choix. Vol-au-vent désignait la pâte, comme on parlerait de «quiche» ou de «tarte», mais la garniture pouvait être à base de viande, de ris de veau, de poisson, de crustacés, d’escargots…

Une autre différence majeure aussi, c’est qu’à l’origine le vol-au-vent ne se sert pas en portion individuelle. C’est une tourte de 20 cm de diamètre qu’on dépose au milieu de la table. C’est seulement vers les années 1950 qu’on reprend l’habitude de le servir en petites portions, les fameuses Bouchées à la Reine, et plutôt en entrée.

Gisèle Droux

Mot d’auteur

« Nos concitoyens s’étaient mis au pas, ils s’étaient adaptés, comme on dit, parce qu’il n’y avait pas moyen de faire autrement. Ils avaient encore, naturellement, l’attitude du malheur et de la souffrance, mais ils n’en ressentaient plus la pointe. Du reste, le docteur Rieux, par exemple, considérait que c’était cela le malheur, justement, et que l’habitude du désespoir est pire que le désespoir lui-même. »

Citation de «La Peste» d’Albert Camus, dont on célèbre le 60e anniversaire de la disparition en 2020.

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