Le Venoge Festival aura-t-il bien lieu à Cossonay en 2021 ?
Le 21 novembre dernier, la nouvelle tombait: après une dernière édition à Penthalaz (qui aura lieu du 19 au 23 août 2020), le Venoge Festival révélait que Cossonay avait été choisi pour être le futur site de la manifestation dès l’été 2021.
Une vingtaine de jours après, lors de la séance du Conseil communal du 9 décembre, les conseillers Jean- Pierre Bernhard (CossEntente), puis Pierre-Alain Philipona (Ensemble pour l’ouverture) posaient une multitude de questions pertinentes en regard de l’organisation de cet évènement. Il était question notamment de l’engagement financier de l’exécutif envers le Venoge Festival, de la question épineuse du trafic et surtout des parkings.
Excuses présentées
La Municipalité avait alors donné rendez-vous le 10 février pour sa réponse. Lundi soir, lors de la séance du Conseil communal; le syndic Georges Rime a donc répondu point par point aux interrogations.
Tout d’abord, il a fait amende honorable. En reconnaissant que l’annonce prématurée de l’arrivée du Venoge Festival le 21 novembre a «surpris une partie de notre Conseil, voire de notre population», la Municipalité a souhaité présenter ses excuses.
Une première réaction tout à fait honorable, car la «surprise», disons-le, qui a parfois été mêlée de vexation, d’agacement voire de colère chez certaines personnes qui se sont senties mises devant le fait accompli.
Concernant cette annonce prématurée, elle était due au fait que le comité du Venoge avait besoin d’une réponse de principe pour avancer dans ses démarches.
Aucun engagement financier
À propos des engagements pris par la Municipalité au niveau financier, de la mise à disposition de matériel et de main d’oeuvre, le syndic a été clair:
«Il n’y a aucun engagement financier pris envers le Venoge Festival. Les communes de la région sont sollicitées individuellement et à bien plaire. Cet apport représente une modeste partie du budget de la manifestation. Quant aux bénéfices éventuels, ceux-ci sont reversés à des associations caritatives et/ou sont utilisés pour réinvestir sur l’édition suivante.»
Georges Rime a signalé que les employés communaux ne seront pas sollicités (sauf pour la tonte et le débroussaillage éventuel du site). Idem pour la mise à disposition de matériel. Dans ce domaine, le Venoge travaille avec des sociétés spécialisées.
Protection de l’environnement
À propos de la location des terrains, là aussi c’est négatif. Le festival ne paiera pas de location, à l’instar des autres sociétés locales. Cela dit, le Venoge s’engage à remettre les terrains en état pour assurer une restitution dans les jours qui suivent les concerts.
Une étude d’impact (trafic de poids lourds, environnement) a-t-elle été réalisée? Non, tout comme ce ne fut pas le cas à Penthalaz. «Par contre, le comité du Venoge a toujours veillé à respecter les règles en vigueur en matière de protection de l’environnement. Il n’y a pas de branchements de WC sur les collecteurs d’eaux usées, ce sont des WC chimiques qui sont utilisés. Il n’y a pas de retour d’eaux claires dans les cours d’eau. Et il n’y a pas de camping.»
Cela étant posé, toute manifestation doit faire des demandes d’autorisation auprès des services de l’Etat et/ou aux communes concernées ceci afin que toutes les règles soient respectées, qu’elles soient de type environnemental, de volume sonore ou autres.
Futurs parkings en suspens
Enfin, le point le plus sensible concerne l’utilisation de terres agricoles pour les parkings. À ce jour, aucun contact n’a eu lieu avec les propriétaires et exploitants. Le syndic a regretté cet état de fait et a reconnu que si ces derniers refusent en bloc, «le festival ne se fera tout simplement pas à Cossonay ». Pour Jean-Pierre Bernhard, auteur de l’interpellation et également susceptible d’être contacté pour mettre des terrains à disposition, «c’est comme si le festival nous refilait la patate chaude! Si l’on refuse, on va accuser les agriculteurs d’être responsables de l’annulation du festival à Cossonay. Or ce n’est pas le cas: s’il y a un responsable, ce sera le Venoge festival, qui a mis la charrue avant les boeufs. Cette négociation aurait dû avoir lieu en amont, bien avant l’annonce de l’évènement.»
Est-ce à dire que le Venoge à Cossonay dès 2021 est remis en question? On n’ira pas jusque-là, mais en revanche les discussions qui auront lieu ces prochains temps entre le comité du festival et les divers acteurs concernés pour en permettre l’organisation seront cruciales…
Vidéosurveillance acceptée
L’autre gros sujet abordé lundi soir concernait l’adoption du règlement communal relatif à l’utilisation de caméras de vidéosurveillance sur certains endroits du territoire communal. «Pour le moment, la Municipalité envisage l’installation de caméras à la place de la Vy-Neuve, sur le site scolaire et zone verte du Pré-aux-Moines, autour de CossArena et dans le préau du collège des Chavannes. Ce sont en effet les lieux où des incivilités sont souvent constatées, telles que des dégâts sur les installations extérieures, sur les bâtiments ou encore le dépôt de déchets sur la voie publique, en dehors des conteneurs prévus à cet effet. Finalement, le but de la Municipalité est de provoquer un effet dissuasif et d’éviter que des infractions ne soient perpétrées contre des personnes et des biens.» Cette installation est extrêmement règlementée et «la Municipalité n’aura pas les coudées franches avec la vidéosurveillance», a commenté le rapporteur de la Commission en la personne de Pascale Meister. Toutefois, soyons clair: lundi soir le Conseil a accepté (à la majorité) un règlement communal; si des caméras sont effectivement achetées et utilisées un jour, ce ne sera pas avant 2021 (au plus tôt).
Cambriolage au PAM
À la question de savoir si des incivilités avaient eu lieu récemment, Nicole Baudet, vice-présidente de la Municipalité, a indiqué que depuis le début de cette année, deux cas ont été enregistrés, soit un cambriolage dans la nuit du 24 au 25 janvier au restaurant du Pré-aux-Moines et dans les bureaux du Théâtre et de l’Ecole de musique (avec deux portes d’entrée forcées), ainsi que des déprédations dans les toilettes publiques de CossArena.
Relevons pour terminer que l’opération Coup de balai du 28 mars 2020 est reportée au 4 avril et que les prochaines séances du Conseil auront lieu le 27 avril, le 20 juin (dans la salle du Grand Conseil), le 31 août, le 26 octobre et le 7 décembre.
Pascal Pellegrino