Produits locaux sur commande
«Manger mieux, manger juste», c’est le credo de La Ruche qui dit Oui: en clair, savoir d’où proviennent les aliments que l’on mange, tout en défendant le savoir-faire local. Dans une époque où nous sommes de plus en plus soucieux de nos modes d’alimentation, ce type de commerce responsable existe dans une trentaine d’endroits en Suisse romande. Dont une antenne, gérée par Christophe et Estelle Pittet, se trouve à Senarclens.
1500 ruches ouvertes
Lancé en France en 2011, le concept est déjà très populaire chez nos voisins. Son principe? Préparer un panier en ligne avec les produits issus de producteurs locaux et récupérer sa commande en un seul endroit. Ainsi, chaque semaine, les producteurs viennent livrer les différents aliments qui leur sont demandés aux responsables de la ruche et les membres viennent chercher leur panier le jour-même. «Aujourd’hui, les gens n’ont plus le temps de faire le tour de tous les producteurs de la région pour faire leurs courses, estime Estelle. On leur simplifie cette tâche.»
La Ruche Qui Dit Oui s’est exportée en Europe et compte actuellement plus de 1500 ruches ouvertes. Son directeur, Grégoire de Tilly, explique: «Notre ambition est de permettre aux gens de reprendre le pouvoir sur leur alimentation.»
Avec dix-sept commerçants
En ce moment, 17 commerçants collaborent avec la ruche de Senarclens. «On voulait que les gens puissent bénéficier d’un large choix de produits de qualité», ajoute Estelle. Une volonté qui mobilise toute la famille. Sa mère, Monique Gerber, soutient à fond le projet. «Pour moi, c’est indispensable d’avoir des produits qui soient non seulement frais, mais aussi qui se gardent. Pourquoi aller au supermarché quand on a tous ces producteurs autour de nous!».
Géraldine Betorz, qui tient le restaurant L’Atelier 36 à Éclépens, amène ses pizzas faites-maison et mises sous-vide pour la ruche de Senarclens. «On a un super contact avec les gens, c’est pratique pour tous!», note la restauratrice.
Christina De Raad, de la ferme Iseli à La Sarraz, livre sa production dans plusieurs ruches du canton. «Ça nous amène un autre type de clientèle, des gens qu’on ne verrait pas forcément si l’on s’en tenait aux marchés», déclare-t-elle.
Côté consommateurs, le bilan semble tout aussi positif. «Avec ma femme, on se soucie de la provenance des aliments. Avec ce système, on est rassurés sur ce qu’on mange», raconte Pierre Froidevaux, venant récupérer son panier. Pour Jean Bargoin, c’est aussi un gain de temps: «Par rapport au supermarché, on ne perd pas de temps à chercher ce que l’on veut sur place. On prépare tout chez soi. On sait aussi qu’on fait travailler les gens du coin, alors ça motive.»
Pérennité difficile
Quant au bilan général, il n’est pas aussi réjouissant: les ruches, bien que nombreuses en Europe, peinent à prospérer en Suisse. Ainsi, les ruches de Morges et d’Aubonne ont fermé en début d’année. Le poste de coordinateur, faisant le lien entre les différentes ruches en Suisse romande et le siège de l’association en France, a également disparu. «Ça ne veut pas pour autant dire que les ruches vont toutes disparaître, précise Estelle. L’association laisse libre cours aux nouvelles propositions de ruches. La situation est compliquée, mais à Senarclens on le fait avant tout pour les gens. On ne cherche pas la rentabilité à tout prix.»
La ruche compte beaucoup sur le bouche à oreille pour faire connaître son activité.
Guillaume Peter
Infos pratiques
www.ruchequiditoui.ch.
Antenne de Senarclens, Rte de Gollion 34.
Ouvert jeudi: 17h-19h.
Antenne de Vaux-sur-Morges, Ch. de Colombier 1.
Ouvert vendredi: 16h-19h