En 2018, le Grand Conseil genevois adoptait une motion visant à réduire l’éclairage publique nocturne et le Valde-Ruz s’engageait pour une nuit de meilleure qualité. En 2016, la ville de Sion, en Valais, testait déjà cette initiative en diminuant son éclairage sur certains secteurs. Un peu plus en arrière, en 2010, Yverdon-les-Bains commençait l’expérience de l’éclairage dynamique: lorsque quelqu’un passe, la luminosité augmente. D’abord pour des raisons de pollution lumineuse qui perturbe le rythme biologique, mais aussi pour la faune et la flore. L’autre raison est, bien évidemment, l’économie d’énergie.

Née d’une boîte à idées

À Bournens, une idée de limitation de l’éclairage nocturne a émané lors d’une boite à suggestion mise en place pour les habitants en début d’année. Elle s’est concrétisée petit à petit et surtout, lors des travaux de la mise en séparatif des eaux du quartier du Mont. En effet, à la mi-octobre, les travaux touchant à leur fin, l’éclairage du quartier devait être arrêté. La commune a décidé d’être solidaire avec ces riverains touchés par le «désagrément» et d’étendre l’arrêt de l’éclairage nocturne de minuit à 5 heures du matin. Trouvant la démarche intéressante et surtout en faveur de l’écologie, la Municipalité a décidé de prolonger l’expérience jusqu’à nouvel avis.

Pour pouvoir mettre en place ce dispositif, des petites minuteries ont été installées sur l’ensemble du réseau d’éclairage public du village. Un investissement qui a son coût (environ 1’500.- par minuterie), mais dont la rentabilité à long terme n’est pas que pécunière. Bournens mise véritablement sur des petits gestes pour la planète en faveur de la biodiversité, la faune, la flore et les êtres humains. «Depuis que les lumières s’éteignent la nuit, j’ai l’impression d’un calme plus intense dans notre commune et de pouvoir dormir en voyant les étoiles», nous dit un Argan.

Du pour et du contre

Les partisans de l’opération avancent des arguments comme le fait de mieux voir les étoiles (un tiers de l’humanité ne peut pas voir la voie lactée de son logement); de ne pas perturber les insectes et, par effet de ricochet, les animaux puis les êtres humains; ou encore de diminuer les cambriolages car des études ont montré que les voleurs ont besoin de lumière. Les autres réticents, peu nombreux, mettent en avant le sentiment d’insécurité que provoquerait l’absence de lumière, tant sur individus; la circulation des véhicules pourrait être aussi perturbée; ou encore il s’agit d’un confort moderne que l’on doit maintenir.

Du côté argan, le choix est fait!

Christophe Nançoz

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