Deux tempêtes sont passées par là

«Distributeur de chance» est-il écrit sur un panneau de la Loterie Romande encore en place dans la librairie-papeterie et kiosque l’Attache-Lettres, rue des Etangs 6 à Cossonay. De la chance, on ne peut pas dire que Florence Cretegny (52 ans), gérante depuis 2011, en ait eu lorsque son magasin a été inondé à cinq jours de distance par deux tempêtes. La plus importante fut celle du 15 juin. L’Attache-Lettres ne fut de loin pas la seule enseigne de la commune qui a «morflé», mais dans ce kiosque les dégâts ont été particulièrement conséquents. Le sol de cette maison étant en pente, le commerce lui-même a été épargné, car Mme Cretegny a ouvert la porte de derrière pour que l’eau s’écoule dehors. «Cela dit, j’ai dû renvoyer tous les livres chez le fournisseur, pour qu’il ne soient pas endommagés à cause de l’humidité», précise-t-elle.

À quand la fin des travaux?

Le problème, c’est la cave. À cause de la force de l’eau projetée ce jour-là par le passage des voitures, le saut de loup à l’entrée du magasin s’est descellé et le sous-sol a été noyé: 70 cm de flotte sur les plus de 100m2 de surface!

Cinq jours plus tard, le 20 juin, une autre tempête fait rage, accompagnée de grêlons. L’Attache-Lettres est touché à nouveau de plein fouet. «J’avoue avoir été découragée, commente l’intéressée. Pas jusqu’au point d’abandonner l’affaire, mais c’était très dur…»

Florence Cretegny tente malgré tout de travailler tant bien que mal jusqu’au 29 juillet en attendant que le propriétaire des lieux prenne la décision d’entamer des travaux. «Là, ce fut pénible physiquement de devoir vider tout le magasin en cinq jours et pénible financièrement à cause de la perte d’exploitation importante et des discussions sans fin avec les assurances à ce sujet.»

Un imposant chantier se met en place. Il faut arracher le lino, arracher le plancher, vider tout le sable qui se trouvait entre le plancher du kiosque et le plafond de la cave et qui devait servir d’isolation. Ensuite, il a fallu assécher les lieux, puis consolider les traverses supportant le plancher avant d’en reconstruire un autre. Ce dernier devrait être terminé dans le courant de septembre. La suite? C’est la question sans réponse. Impossible savoir aujourd’hui quand Florence Cretegny pourra reprendre son activité. Encore en octobre? Ou alors au mois de novembre?

Elle a demandé à Morgane Pasche, sa voisine fleuriste de La Ciccadelle d’assurer la vente du Journal de la Région de Cossonay durant les travaux. «Tout le reste de la marchandise est entreposé dans un local. C’est rageant à un moment-clé pour mon affaire, soit la rentrée scolaire. Bien sûr, il s’agit de mon gagne-pain, mais c’est surtout un lieu de lien social dans le village. Cet aspect des choses me pousse à me battre pour continuer à faire exister ce commerce. Je me réjouis de reprendre mon activité dès que ce sera possible.»

Pascal Pellegrino

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