Enfant de Grancy où il a passé toute son existence, il en est devenu maintenant le syndic. «Quand je m’investis dans quelque chose, j’aime bien avoir un certain pouvoir de décision, ce qui est le cas au sein d’un comité de société. Au niveau d’une commune, la Municipalité constitue, entre autres, un des moyens pour agir sur le quotidien et amener des idées», relève Olivier Devantay. Le poste de syndic est devenu vacant au moment où son prédécesseur, Eric Comte, avait pris la décision de se retirer. «J’étais aussi moi-même hésitant quant à la poursuite de mon mandat et, après réflexion avec mes collègues, je me suis présenté pour succéder à Eric… et je suis content de l’avoir fait!», assure celui qui met en évidence, dans cette fonction, la variété des sujets abordés, le nombre de personnes rencontrées et les différents problèmes auxquels un exécutif est confronté. «Cette diversité est géniale », poursuit-il. Prendre des décisions, c’est choisir et créer potentiellement des mécontents. «Mais, en restant fidèle à une ligne, ça passe. Et puis, je peux aussi changer d’avis en fonction des arguments présentés. De manière générale, j’essaie de résoudre les problèmes le plus rapidement possible en tenant de la règle suivante: ne jamais répondre sans avoir laissé passer une nuit, car la réaction immédiate et épidermique ne constitue pas la bonne solution». De l’enfance, Olivier retient les jeux avec les copains, les périodes où les militaires effectuaient leurs cours de répétition dans le village entraînant une chasse aux biscuits et les repas pris avec eux dans l’abattoir faisant office de cuisine. «Je garde aussi en image le cyclone du 26 août 1971 qui s’était abattu sur la Vallée de Joux. Ce jour-là, je me trouvais à L’Hongrin avec mes parents et on observait le ciel changer de couleur, passer du noir au jaune et vice-versa. Impressionnant!»
Après ses premières années d’école à Grancy, puis à Cossonay, Olivier intègre le collège de Morges, «avec l’obligation de prendre le bus de 7h03 le matin… C’était tôt quand même!»
Puis l’Ecole de Commerce de Lausanne accueille ce gars passionné par l’informatique et désireux, après l’obtention de son certif, d’entrer dans la vie active. «Cependant, on m’avait recommandé d’entrer à l’Uni, en HEC, synonyme de passage obligé.»
Père de cinq enfants
Au terme de ses études, il est engagé par une grande entreprise où il reste trois ans, puis devient consultant au sein d’une autre firme. Les choses ne se passent pas selon ses espoirs, alors il décide de devenir indépendant. À des débuts compliqués où il s’agit de faire sa place succèdent des périodes exaltantes sur le plan professionnel, des moments où «tout baigne» et Olivier sillonne la Suisse romande pour son job. Plus de vingt ans à ce rythme le comblent, puis la philosophie du travail évolue: une sorte de globalisation se développe avec des spécialistes de divers secteurs officiant depuis l’étranger, ce qui provoque une remise en question chez mon interlocuteur n’ayant plus l’impression de faire «son» métier. Il se met sur le marché du travail et opte pour une autre voie. «À ton âge, c’est de la folie! m’a-t-on dit.» Il répond à une offre d’emploi d’une compagnie d’assurances vie, effectue trois mois d’essai, suit des cours de formation et le job lui plaît. «Plus tard, lors d’une Expo de Coss, le responsable d’une agence locale m’informe qu’il va cesser ses activités et qu’il pense à moi pour lui succéder. Surpris, je m’accorde un temps de réflexion, j’accepte et je me lance. Petit à petit, les choses se mettent en place et c’est un bonheur de travailler dans ce secteur!»
Père de cinq enfants, maintenant adultes ou en passe de l’être, Olivier marque une pause quand je lui demande de se décrire brièvement. «Hou là! J’ai un côté leadership assez marqué. À la fois une qualité et un défaut: je suis parfois insupportable pour les autres. Sinon, j’essaie de faire ce que je dis, je crois être patient aussi. Je déteste la mauvaise foi et le mensonge. Si on me joue la «trignolette», je peux garder un esprit vindicatif!», avoue celui dont les hobbys se nomment chant, voyages et l’histoire en général. «J’ai besoin de comprendre le pourquoi du comment de certaines situations, de faits historiques ou de monuments à visiter. D’ailleurs, je «bassine» beaucoup mes gamins avec ça», conclut-il dans un éclat de rire.
Claude-Alain Monnard
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