Des odeurs écolo !

La vigne communale de Pompaples avait été plantée en 1991, en marge du 700e anniversaire de la Confédération. Sur une superficie de 1400 m2 sont répartis 1236 pieds de pinot, dont la première récolte avait été faite en automne 1994. Dès lors, chaque année, ce sont 800 kg de raisin qui sont récoltés, soit environ 800 bouteilles par millésime. Celles-ci sont écoulées par la commune pour ses différentes réceptions et à l’auberge communale.

Placés dès le début de cette aventure viticole sous la responsabilité du vigneron Pierre Monnier, les ceps ont grandi aussi bien que sa superbe moustache! Et les traitements – de la vigne! – se sont adaptés à la menace tout en suivant l’évolution de la société, en matière d’écologie et de protection de la nature.

Traitement sans insecticides

Afin d’éviter des dégâts et pertes de récolte, les traitements contre les différents nuisibles qui s’attaquent à la vigne doivent toutefois continuer. Et parmi les principaux ravageurs de nos vignobles figurent deux sortes d’insectes nuisibles: les vers et papillons d’eudémis et de cochylis. Que ce soit en période de floraison, où les chenilles mangent les boutons floraux, ou plus tard pendant la maturation où les papillons perforent les raisins et favorisent la pourriture en transportant les spores, ces insectes provoquent des dégâts considérables. Ils doivent donc être évités à tout prix.

Pour protéger les ceps et le raisin, le vigneron de la commune de Pompaples faisait auparavant deux traitements. Il applique désormais un traitement efficace sans utiliser d’insecticides, comme c’est le cas depuis trois à quatre ans dans les vignobles voisins des Côtes de l’Orbe.

Nous faisant la démonstration dans la vigne communale à la bonne période de pose, soit quelques jours définis par les spécialistes au printemps, il pose de petits appareils entre les ceps. Deux diffuseurs sont ainsi accrochés chaque 50m2, de façon régulière sur les fils pour diffuser des odeurs spéciales. Celles-ci ne sont pas détectables par l’être humain et ne vont pas tuer les insectes, mais vont perturber leur reproduction.

Technique de confusion sexuelle

La confusion sexuelle est en effet une méthode alternative pour contrôler les populations des vers de la grappe. Le principe de la technique est de perturber la phase de rapprochement des papillons mâles et femelles par émission de phéromones synthétiques en grande quantité. Ces phéromones reproduisent la substance naturelle émise par la femelle pour attirer le mâle. Dans l’atmosphère saturée en phéromone, les mâles sont incapables de localiser les femelles et les accouplements sont rares. Résultat: moins d’oeufs, moins de chenilles et, par conséquent, moins de dégâts sur les fleurs et sur les raisins.

Pierre Monnier se félicite que la technique de confusion sexuelle présente de nombreux avantages: absence de toxicité pour l’utilisateur, respect de la faune auxiliaire, absence de résidus sur les raisins, tout en respectant l’environnement. Il tenait à ce que ce bon sens écologique soit connu par le grand public, voici chose faite!

Texte et photos Pierre-Alain Pingoud

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