L’été prochain à La Sarraz, le Trophée de la Venoge fêtera sa 60e édition du 24 au 28 juillet sur le thème du Mexique. Fondé en 1959, ce trophée réunit les jeunesses dont la commune est traversée par le lit de la Venoge. Au programme: cinq jours de fête entre joutes sportives, concerts, tonnelle, bar des anciens et camping.
Depuis bientôt un an, les jeunes s’investissent à fond dans la préparation de cet événement. Ils travaillent au sein de commissions, dédiées aux décorations, aux animations, aux sports, à la sécurité ou encore à la nourriture. Les travaux de la commission de construction sont les plus visibles: les premières infrastructures en bois ont déjà été édifiées sur le parking du terrain de football.
Les jeunes font aujourd’hui appel à la population de la région pour l’associer à cette fête. Quelque 500 bénévoles sont recherchés (inscriptions sur: www.lasarraz2019.ch) Un souper de soutien est aussi organisé le samedi 11 mai à la salle du Casino de La Sarraz (inscriptions au 079 152 75 98).
Pour évoquer cet évènement, nous avons rencontré Dylan Lomazzo, qui cumule les fonctions de président de la jeunesse de La Sarraz depuis 2016 et de président du comité d’organisation du Trophée de la Venoge.
Dylan, c’est votre première grosse manifestation en tant que président? Vous attendiez-vous à une telle charge de travail?
– En tant que membre de la Jeunesse, j’avais participé en 2015 à l’organisation du concours de tambours à La Sarraz. Je savais donc à quoi m’attendre. On a commencé la préparation du Trophée en août 2018 et le processus a parfois été un peu lent à se mettre en place. Des membres se sont retrouvés responsables d’une commission sans avoir aucune expérience préalable de gestion. Au début, ils avaient peur de se lancer, hésitaient à appeler les gens et n’osaient pas prendre de décision. En peu de temps, ils
ont appris à gérer du matériel et une équipe de personnes. Cette expérience précieuse leur sera aussi utile dans leur vie professionnelle.
Quel investissement en temps représente une telle organisation?
– Dix-sept jeunes (sur les 27 membres que compte la jeunesse de La Sarraz) participent à l’organisation. Depuis neuf mois, ils ont déjà consacré chacun une moyenne de 130 heures aux divers travaux. Les tâches sont réparties différemment dans le temps selon les commissions. Mais à la fin du Trophée, chaque membre aura effectué quelque 400 heures de bénévolat. Un chiffre important car tous ont en parallèle un travail ou une formation en cours, sans oublier les obligations sportives et les loisirs. Comme président, je chapeaute toutes les commissions, ce qui représente un minimum d’une à deux heures par jour, plus les weekends consacrés aux constructions.
Il semble se dessiner une tradition, car La Sarraz avait déjà mis sur pied les 40 ans et les 50 ans du Trophée de la Venoge…
– …Oui, c’est devenu un rituel que les chiffres ronds soient fêtés à La Sarraz! Les anciens nous ont poussé à organiser cet événement pour maintenir la tradition. C’était aussi le bon moment: plusieurs
membres depuis deux ans voulaient s’investir dans un grand événement. Et je vais aussi, probablement, bientôt quitter la présidence.
Votre réponse à ceux qui associent toujours les rassemblements de jeunesse au cliché de la beuverie?
– On entend souvent ce cliché dans les villes où les sociétés de jeunesse n’existent pas. Là-bas, les gens se rendent dans les boîtes pour faire la fête; dans les campagnes ils se retrouvent dans les girons ou les trophées. C’est la même chose. Cela dit, notre manifestation sera avant tout axée sur le sport, les concerts et le rassemblement intergénérationnel.
Comment les habitants de la région peuvent-ils, indépendamment de leur âge, vivre cet événement de l’intérieur ?
– Ils peuvent participer aux événements sportifs ou matchs aux cartes, qui sont ouverts aux autres sociétés de jeunesse et à toute personne intéressée. Ils peuvent venir, en spectateur aux concerts ou assister aux joutes à la piscine, lutte, tir à la corde… On recherche aussi près de 500 bénévoles pour l’encadrement des sports, la cuisine, le parking et bien d’autres choses. On peut s’inscrire sur le site selon le type et l’horaire de bénévolat souhaité.
En général, les trophées sont organisés dans les champs. À La Sarraz, l’événement aura lieu en ville, sur le terrain de foot et ses alentours. Avantage ou inconvénient ?
– Le parking du terrain étant très utilisé, on a eu quelques soucis. Certains jours, on peut difficilement accéder au chantier. On a trouvé un accord avec la Commune qui va prévoir des parkings de desserte à proximité lorsque d’autres clubs utilisent le terrain (fête de gym, graines de foot, matchs). Ces parkings seront aussi utilisés lors du Trophée et le camping sera installé dans les champs à proximité.
Si la jeunesse de La Sarraz réalise un joli bénéfice avec le Trophée, à quoi sera-t-il affecté ?
– Nous n’avons aucune garantie de réaliser un bénéfice! Le cas échéant, on le divisera en deux: une moitié pour les générations futures de la Jeunesse et l’autre moitié pour nous offrir un voyage. Ce serait en quelque sorte la récompense de notre bénévolat.
La Fédé des jeunesses campagnardes vaudoises fêtera ses 100 ans du 3 au 21 juillet. Le Paléo Festival aura lieu du 23 au 28 juillet. Craignez-vous que cela ait un impact sur la fréquentation de votre manifestation (qui se tiendra du 24 au 28 juillet)?
– Nous ne sommes pas inquiets. Les programmations du Paléo et du Trophée ne sont pas en concurrence: il n’y a jamais le même type de musique le même jour dans les deux endroits. Lorsque l’un programme du rap, l’autre prévoit du rock. Nous n’avons également aucun souci par rapport à la Cantonale. C’est plus les départs en vacances qui peuvent avoir un impact.
Texte et photos Laurence Künzi