La Batterie d’artillerie, la «dernière-née» des troupes des Milices vaudoises a fêté ses 20 ans le 16 février dernier à Bottens en présence des autorités civiles et militaires cantonales. Béatrice Métraux, sa ministre de tutelle, Rémy Jaquier, président du Grand Conseil et le préfet d’Echallens Pascal Dessauges, entre autres, ont pu entendre tonner le canon avant de partager un moment convivial en compagnie des hommes de la troupe, de leurs épouses et de leurs fournisseurs de chevaux.

Nées en 1985 à La Sarraz

Les Milices vaudoises sont nées en 1985 au Château de la Sarraz. Elles ont été crées à la suite de la suppression de la cavalerie (1972). Quelques hommes attachés au patrimoine militaire vaudois planchèrent sur la création d’une troupe montée, à pied ou hippomobile afin de maintenir la tradition militaire en terre vaudoise. C’est le Corps des chasseurs à cheval qui fut d’abord créé. Ses hommes furent assermentés à Avenches en novembre 1987 et il est devenu Troupe d’honneur du gouvernement vaudois. Le 80% de ses membres étaient issus des rangs des dragons. Puis, le Contingent des mousquetaires fut créé, il fit sa première prestation publique en 1989 à Château d’Oex.

Longue gestation

Dès les débuts des Milices vaudoises on pensa à la création d’une batterie d’artillerie. Il fallait d’abord trouver la «pièce». Les instigateurs demandèrent au Musée national qui n’entra pas en matière, car la leur était pièce unique. Ces passionnés en trouvèrent une en piteux état dans une remise à St-Prex. Ils la remirent en état et elle fut présentée pour la première fois à Rolle lors d’une prise d’armes.

Leur uniforme est la tenue d’ordonnance 1819-1820. Puis ils ont cherché un commandant qui sache monter à cheval, ensuite sont allés à la quête de chevaux (ils avaient pensé aux étalons du Haras national suisse d’Avenches, mais ceux-ci étaient indisponibles pendant la saison des saillies). Ils s’approchèrent de Justin Nicod qui trouva des hommes aptes à atteler des Franches-Montagnes. Une formation spéciale, car les chevaux sont attelés à la D’Aumont: il n’y a pas de cocher, mais des chevaux conduits par des postillons montés. La pièce (le canon) et le caisson sont attelés à trois paires de chevaux. Elle compte aussi dans ses rangs des canonniers.

Jusqu’à Paris en 2006

La Batterie d’artillerie a été assermentée à Avenches en 1999. Depuis lors, elle est présente dans une multitude de manifestions officielles et le moment le plus attendu est celui qui fait tonner le canon.

Elle s’est présentée aux quatre coins de la Suisse et ses prestations suscitent toujours un grand intérêt de la part du public. Son plus haut fait s’est cependant déroulé à Paris en 2006, lors de la Sainte-Barbe: les chevaux étaient logés dans les écuries de la Garde républicaine et la Batterie a traversé Paris pour aller présenter son quadrille dans la cour d’honneur des Invalides: tous s’en souviennent avec émotion!

Marinette Charlet

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