Les quartiers, champs et bois de Cossonay ont des noms remontant souvent au Moyen Âge. Parfois leur sens est clair, comme Rochettes, Pré-aux-Moines, ou Vigne. Parfois ils montrent une ancienne forme patoise, comme Leyres pour «lièvres». Souvent il faut consulter des documents anciens pour retrouver le sens original d’un nom. Saviez-vous que Chien Boeuf, ce nom à première vue assez bizarre, est une altération de Champ Boeuf ? Et que le Grand Verney était à l’origine un Gras Verney, soit «aulnaie trempée»?
Désormais vous trouvez en ligne ces informations pour les lieux dits de Cossonay et d’Allens: catima.unil.ch/atlastopvaud/fr.
Le projet s’appelle Atlas Toponymique du Canton de Vaud, ayant pour vocation de couvrir dans le futur toutes les communes du canton. Pour l’instant, c’est Cossonay qui a l’honneur de servir de modèle d’exposition. En cliquant sur la carte principale, vous arrivez aux lieux-dits (toponymes) individuels, donc aux noms des hameaux, champs, prés, chemins, collines, forêts et ruisseaux. Chaque page donne une explication du nom – autant que possible – et cite les formes anciennes trouvées aux archives communales et cantonales.
Feuilletez les pages en ligne et découvrez l’histoire du paysage de Cossonay. S’il y a parmi les lecteurs et lectrices des amateurs d’histoire qui aimeraient contribuer à l’extension de ce projet aux communes avoisinantes, pour les incorporer à leur tour dans l’Atlas toponymique, ils peuvent contacter l’initiateur, Michiel de Vaan, à l’adresse: michiel.devaan@unil.ch.
Communiqué
Citons encore un exemple illustratif.
Les archives livrent parfois des toponymes qui existaient par le passé mais qui, plus tard, ont disparu de l’usage. La dernière élévation du terrain avant d’entrer dans le Bois du Sépey, sur la route de Cossonay à La Chaux, s’appelle Sus le Mont aux 18e et 19e siècles. Les documents des 15e au 17e siècles précisent qu’il s’agit du Mont des Forches. Les «fourches» étant un terme pour le «gibet», ce nom trahit l’ancien emplacement du gibet de Cossonay: à distance hygiénique du vieux bourg et à côté de l’ancienne chaussée d’Orbe à Aubonne (qui longeait la forêt), donc bien visible pour tout le monde.
Source image: Archives Cantonales Vaudoises, Gd 51/4, Cadastre original, p.51