Qu’un lauréat de la prestigieuse distinction d’Alfred Nobel soit invité à La Chaux n’est pas dans les habitudes du petit village. Pourtant, la Grange aux Livres ne s’est pas départie de son cachet chaleureux pour recevoir Jacques Dubochet à l’occasion de la présentation de son livre Parcours publié chez Rosso Éditions en mai dernier.
Une trentaine de personnes ont pris place à l’ombre de l’arbre qui borde l’une des plus petites librairies du canton pour y écouter un homme à la personnalité attachante.
Un homme d’engagement.
Le scientifique, habitant de Morges, propulsé sur le devant de la scène médiatique à la suite de son prix, n’est pas du genre à laisser une soudaine célébrité entacher sa joie de vivre et son humour. À cette posture d’intellectuel qu’il reconnait avec une dose de distance critique, il joint une démarche d’humilité qui le rend curieux de tout et disponible aux remarques de chacun tout en étant engagé dans des convictions l’amenant à s’exprimer sur le terrain politique. Car Jacques Dubochet est un homme d’engagement et d’altruisme. Optimiste par nécessité – celle des grands défis de notre époque – il est aussi concret dans ses réalisations, lui qui siège au Conseil communal de Morges.
Venu pour présenter son livre regroupant les réflexions philosophiques et scientifiques de l’auteur depuis sa retraite de 2007 à aujourd’hui, Jacques Dubochet a rendu ce moment interactif. Une fois le jeu des questions réponses exécuté, l’ancien professeur de l’Université de Lausanne, lance une conversation avec le public sur l’une des thématiques qui anime sa réflexion actuelle: le climat. Constatant une contradiction entre ce que l’on sait au sujet de l’urgence de la situation et notre action réelle, il s’interroge: comment doit-on en parler ?
La démarche est sincère. L’invité interagit avec les intervenants tout autant qu’il note avec intérêt leurs remarques dans ses fameux petits carnets, qui sont la matière première de son ouvrage. Le débat est captivant, démontrant la justesse de l’invité dans le choix de cette conversation cristallisant les interrogations de nos concitoyens.
La convivialité du moment se poursuit avec une séance de dédicaces qui permet à chacun de mesurer la sympathie d’un homme dont on n’est pas prêt d’oublier le nom
Texte et photos Jonathan Muller