Des larmes qui ont coulé avec la mort de mon chien «Ulysse» à la joie avec la remise du Prix Robert-Scheimbet. 

En route pour la Norvège, j’ai perdu mon fidèle compagnon de voyage depuis 10 ans, mon chien Ulysse. Il n’a pas survécu à une troisième embolie pulmonaire malgré la rapidité de sa prise en charge par une formidable équipe de vétérinaires à Varde, au Danemark.

Par miracle et grâce à Google, j’avais trouvé cette clinique à 2km du parking où je m’étais garée pour observer mon chien qui commençait à avoir du mal à respirer. Grâce à leur intervention, son état s’était pourtant stabilisé mais son cœur s’est arrêté de battre pendant qu’il était en phase de «récupération».

Après le choc de la nouvelle, j’ai été lui dire au revoir. Il était allongé paisiblement comme s’il dormait. Je l’ai longuement caressé pour le remercier de sa mission ici-bas, si riche, douce, patiente et aimante. Je suis remontée un peu hagarde à bord de Begoodee qui pleurait lui aussi son plus gentil passager et j’ai repris, seule, mon bâton de pèlerin. Je lui ai rendu hommage à travers une vidéo et j’ai décidé qu’il était notre 27e Nominé de la Joie. Car il arrive parfois que les animaux soient plus utiles que les humains.

Je souhaitais que pour toute la bonté semée sur sa route, il reparte avec les honneurs et dans la lumière. Depuis, Ulysse n’est plus «à côté» de moi mais il reste «à mes côtés» et je le sens partout. Il m’a laissé un tel héritage d’amour et de sérénité que ma joie est plus grande que ma peine. Il a quitté sa veste de pelage noir, gris et blanc pour élargir à l’infini sa garde-robe. Il m’apparaît désormais sous la forme d’un buisson, d’une plume déposée à mes pieds aux couleurs de sa toison, sur l’écorce d’un arbre ou dans le mot de passe pour accéder au réseau internet dans un camping où j’ai passé la nuit: «All united», tous unis.

Et puis la vie m’a fait le plus beau des cadeaux de consolation. Une semaine après sa mort, jour pour jour et à l’heure précise où le cœur d’Ulysse s’est arrêté de battre, j’ai reçu, le 14 juin dernier, des mains de Dominique Ducret, président de la Société genevoise d’utilité publique, le Prix Robert Scheimbet qui a été créé pour «distinguer les personnes qui, simplement, modeste ment, discrètement, ont accompli pendant des années ce qu’elles considéraient comme leur devoir envers elle-même et leurs prochains, sans attendre de récompense.»

Et c’est aussi tout le but de Joy for the Planet, mettre en avant la grandeur humaine au-delà des différences, celle qui sort du chablon formaté du succès ou qui passe à travers le tamis des grands médias.  (à suivre)

Isabelle Alexandrine Bourgeois – contact: isabelle@joyfortheplanet.org

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