Samedi 19 mai, le footballeur Djibril Cissé, ex-international français à 41 reprises, jouait son dernier match au Stade municipal d’Yverdon.
Sa venue avait fait «sensation» il y a une année et personne n’a été déçu. Sacré meilleur buteur de Promotion League, il a répondu présent devant les buts adverses et il s’est montré convaincant en dehors du terrain également.
Son influence sur le jeu lui-même n’a peut-être pas été assez marquée et son contrat n’a pas été renouvelé. L’âge (37 ans) et les blessures récoltées au cours de sa carrière ne sont pas étrangers à cette situation. Lors du derby Yverdon-Sport vs Bavois (3-1), une belle sortie a été offerte à Djibril, que j’avais essayé de rencontrer – sans succès – dans le cadre des portraits paraissant dans le Journal de la Région de Cossonay.
Beaucoup d’émotion
Deux tribunes pleines, avec 1700 spectateurs, un temps se prêtant uper bien à la pratique du foot, des banderoles, des tambours, les conditions étaient réunies pour la fête.
Peu avant le début de la rencontre, des juniors de la région ont font une haie d’honneur le long de la ligne médiane jusqu’au centre du terrain. Les joueurs sont entrés, suivis quelques instants plus tard par Djibril tenant une de ses filles par la main.
Chaleureusement applaudi, son émotion est encore montée de plusieurs degrés quand, à sa totale surprise, sa maman et son ex-entraîneur de l’AJ Auxerre, Guy Roux, l’ont rejoint dans le rond central.
Le match lui-même? Pas grand chose à dire. Yverdon a dominé les débats et a ainsi conforté sa troisième place au classement final.
Djibril a effectué des appels, tiré quelques fois au but, effectué des déviations intéressantes. Il aurait pu trouver le chemin des filets sur un pénalty, mais son envoi est passé à côté! Dommage…
Le championnat s’est fini samedi passé et Djibril va mettre le cap sur une autre destination. Sera-t-elle liée à une autre «aventure footballistique»? Rien n’est moins sûr.
Un magnifique parcours
Djibril Cissé est le benjamin d’une fratrie de sept enfants (trois filles et quatre garçons). Il a grandi à Arles où son père, footballeur international ivoirien, avait évolué en Division 2.
Lorsque les parents ont divorcé, la maman, Karidiata, a décidé de rester en France pour l’avenir de sa fratrie tandis que le père est retourné à Abidjan. Elle occupe donc une place primordiale dans le cœur de Djibril, ainsi que Guy Roux, l’entraîneur par lequel tout est arrivé.
Sur le plan footballistique, Djibril a beaucoup «voyagé»: de l’AJ Auxerre à Liverpool, club avec lequel il a remporté la Champions League en 2005.
Il a aussi posé ses valises à l’Olympique de Marseille, à Sunderland, au Panathinaïkos, à la Lazio Rome, au Queens Park Rangers, au
Qatar, au FC Kouban Krasnodar, au SC Bastia, dans un club de La Réunion, puis à Yverdon-les-Bains.
Deux Coupes du monde
Avec les Bleus, il a participé à deux coupes du monde (2002 et 2010). Il a aussi subi une «horrible» blessure lors d’un match amical
contre la Chine en 2006: fracture tibia-péroné (j’ai encore en mémoire les images de ce moment !). Personnage avec un côté «extravagant» quand on pense à ses coupes de cheveux colorées, ses innombrables tatouages et ses chaussures de foot de couleurs différentes, il n’en est pas moins demeuré un gars respectueux des autres. Raymond Domenech, ex-sélectionneur national, a dit de lui qu’il était «un garçon facile et irradiant de bienveillance», ce que les supporters et coéquipiers ont confirmé. Ainsi une page s’est tournée, tant pour Djibril que pour le FC Yverdon-Sport!
Texte et photos Claude-Alain Monnard
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