Quel sale gamin, ce Nathanaël Rochat! Bon, à 45 ans, peut-on encore user de ce terme pour le qualifier? Oui, bien sûr, car on passe un formidable moment à se gondoler avec cet éternel jeune humoriste aux vannes redoutables!
Si l’on use ce terme de gamin, c’est que, selon l’adage, la vérité sort de la bouche des enfants. Or, si ce contraste fait rigoler quand une charmante tête blonde sort innocemment une énormité, il fait beaucoup moins rire lorsqu’un pareil contraste émane d’un adulte… On prend cela comme une provocation ou une insulte. Sauf si vous vous appelez Nathanaël Rochat!
Durant plus d’une heure samedi passé à la Léchire à Penthaz, il a parlé cash sans provoquer de clash. Au contraire, plus ses vérités étaient énormes, plus on riait. Et cela fait du bien de pouvoir se libérer en laissant un humoriste dire tout haut ce qu’on pense sans doute tout bas.
Normal, direz-vous, que face à un gars de la Vallée de Joux, le public tende l’autre, de joue. Et vous aurez raison. «Nathanaël Rochat possède le bon sens paysan de l’humour », assure son agent Pierre Naftule. Et face au bon sens, on ne peut que pardonner ses vannes hilarantes et définitives à ce grand Combier. On sait que si Nathanaël châtie bien, c’est parce qu’il aime bien.
Dernier truc à souligner: sa performance est impressionnante, car il tient le public en haleine plus d’une heure avec un seul sketch… qui n’en est pas un. Il ouvre un monologue en forme de confession avec les gens, dans une chorégraphie qui se limite à bouger un bras de la cuisse jusqu’au pied de micro. Chapeau bas, Nathanaël Rochat!
Et merci à la commune de Penthaz et à la halte-garderie Les P’tits Tartreux pour l’organisation de ce souper-spectacle qui a fait salle comble.
Pascal Pellegrino
